Fontaines médiévales, ruelles pittoresques, belles demeures et jardins secrets, Uzès, la magnifique, se raconte à ciel ouvert. Choyée et aimée, elle a su préserver ses atouts. Par Virginie Manivet / Photos Antoine Baralhé
Belle et élégante, simple et authentique, la ville d’Uzès égrène un patrimoine architectural exceptionnel. Située à seulement 25 km de Nîmes et à 40 km d’Avignon, elle porte fièrement le titre de premier duché de France. Sa naissance irait de pair avec la construction du pont du Gard, édifié par les Romains pour conduire l’eau depuis la source de l’Eure jusqu’à Nîmes.
Marquée par les guerres de religion, touchée par la maladie du mûrier qui ravage l’industrie textile, Uzès voit ses forces décliner au fil du temps. En 1965, André Malraux, alors ministre de la Culture, la classe « secteur sauvegardé ». La cité entame sa renaissance. Parfaitement restaurée, elle obtient en 2008 le label « Ville d’art et d’histoire ».
Aujourd’hui encore, le duché, édifié à partir du XIe siècle, domine la ville. Cet imposant ensemble appartient toujours aux ducs d’Uzès. On peut visiter quelques salons du château, ainsi que la chapelle du XVe siècle. Les plus vaillants se lanceront à l’assaut des 135 marches de la tour Bermonde. Une vue sur toute la ville les attend au sommet en récompense.
Du château, partez flâner dans les ruelles sinueuses aux façades ornées de balcons en fer forgé. De la rue Jacques-d’Uzès à la place Dampmartin, les magasins se succèdent. En face de la boutique Bernard Carant, véritable caverne d’Ali Baba, Chez Cerise propose dans un décor cosy d’excellentes tartes salées et pâtisseries.
On ne saurait parler d’Uzès sans évoquer la divine place aux Herbes, vestige médiéval en plein coeur de la cité. Célèbre pour la beauté de ses arcades et sa fontaine, c’est l’endroit idéal pour prendre un café au petit matin à l’ombre des platanes. Ici, L’Oustal, reste l’adresse incontournable. Les jours de marché, le samedi et le mercredi matin (jour des producteurs bio), la place se couvre d’étals savoureux et colorés.
Prenez la rue du 4-Septembre. Franck et Fred y ont ouvert leur nouvelle boutique De Bouche à Oreille, un très joli univers d’objets de curiosité.
En remontant la rue Port-Royal, vous découvrirez sur votre gauche, au pied des tours du Roi et de l’Évêque, le Jardin médiéval, véritable conservatoire de plantes oubliées, riche de près de 400 variétés de plantes, dûment étiquetées. L’association In Situ, qui entretient cet extraordinaire patrimoine végétal, vous égalera d’une boisson à base de plantes.
En sortant, continuez votre chemin, rue du Docteur-Blanchard. Au numéro 18, admirez la belle façade de style baroque de l’Hôtel Chambon de La Tour et son escalier, situé dans la cour intérieure.
Descendez jusqu’à la rue Saint-Théodorit, la plus pittoresque de la ville, et profitez de la fraîcheur de la fontaine. En face, adossée à la cathédrale Saint-Théodorit, la tour Fenestrelle du XIIe siècle reste le seul vestige de la cathédrale romane primitive.
En contrebas, une fontaine ouvre le chemin André-Gide qui vous conduit au milieu d’un parc arboré jusqu’aux vestiges de l’aqueduc romain. De retour, visitez donc le Quartier des Arts Saint-Julien. Dans une ancienne église, des brocanteurs dévoilent leurs trésors, puis offrez-vous une pause gourmande à La Cour de l’Église.
Il est temps de découvrir les alentours de la ville et ses pittoresques villages dont celui d’Arpaillargues, un des plus anciens de l’Uzège, veillé par son château devenu hôtel de charme. En contrebas, un chemin de terre vous guidera jusqu’au lavoir construit au XIXe siècle.
À ne pas manquer, le Musée 1900 et le musée des Jouets, dont la collection est exceptionnelle. Une halte chez le céramiste Christophe Pichon et le voyage se termine au pont du Gard, classé patrimoine mondial de l’Unesco. Nageant dans l’eau paisible du Gardon, dans ce décor époustouflant, le bonheur aura un goût d’éternité.